C’est le 12 octobre 1875 à minuit que naît Edward Alexander Crowley, dans la petite ville de Leamington Spa en Angleterre. Son père (un riche brasseur à la retraite) et sa mère Emily appartiennent à une secte protestante fondamentaliste : les darbystes, ou Frères de Plymouth. Pour ces croyants, seuls sont acceptables une lecture littérale de la Bible et une grande austérité des moeurs. Étouffé par ce climat de rigorisme moral qu’il qualifiera plus tard d’ « enfance en enfer »
Sa première vocation est littéraire, et très jeune il s’attèle à l’écriture de poèmes. Il était âgé de 12 ans à la mort de son père, le voilà seul avec sa mère, cette femme acariâtre, étouffante et étriquée, interdisant toute lecture, mis à part la Bible et où tous petits faits et gestes anodins étaient diabolisés.
A la moindre bêtise, elle le comparait à «La Bête de l'Apocalypse ». Image qu'il lui plaisait bien car Crowley utilisera par la suite le surnom : « La Grande Bête 666 » de l'Apocalypse de Saint-Jean. C'est dans cette ambiance qu'Aleister apprit à haïr le monde.
La révolte provoquée par une éducation aussi traumatisante et de telles frustrations suivie et le jeune Alexander se détourna rapidement de la foi crhétienne et ne retenait que les passages sanglants, le crime rituel de Phineas, mais c'est surtout l'Apocalypse qui attiraient particulièrement son attention, la grande Bête à 7 Têtes et 10 Cornes hantait ses nuits, il songeait déjà au mystère du Nombre de la Bête 666.
4 ans plus tard, il est retiré du collège et confié à un précepteur, officiellement un protestant rigoriste, mais qui vit en réalité de la façon la plus hédoniste qui soit. Il va initier Crowley – à l’insu de sa famille – au tabac, à l’alcool, aux jeux et aux femmes.
Son attirance pour le monde occulte, se reflète assez rapidement dans ses lectures et ses écrits, très vite, il s'essayera à des rites magiques. Il passera une partie de son adolescence dans un sinistre pensionnat, ce n'est qu'à la mort de sa mère qu'il sera délivré de ses chaînes, riche héritier, il pouvait enfin se consacrer à ses passions. Il changea son nom en Aleister (pour la consonance celtique) et signa son premier recueil de poèmes « Alceldama »,
En 1895, il intègre le Trinity College de Cambridge où il étudie la littérature tout en menant une vie dissolue, fréquentant des prostituées, couchant avec des hommes aussi bien que des femmes et noue ses premiers contacts avec les sociétés secrètes.
Il partagea pendant plusieurs mois, un appartement avec Allan Bennett (2eme personnage de la Golden Dawn. Bennett toxicomane notoire, initia Aleister aux stupéfiants et particulièrement à l’opium, ces drogues, facilitaient, dit-on, la relation psychique avec les entités, elles aidaient au développement de l’esprit.
Crowley est doté d'une personnalité aux multiples facettes, il est entre autres ; joueur d'échecs, alpiniste, poète, peintre, astrologue...et adorait voyager. Il s'adonna à son sport préféré, l'alpinisme, c'est d'ailleurs au cours d'une de ses ascensions qu'il rencontra un compatriote, Julian C. Baker, bien connu dans le milieu occultiste. Dès son retour en Angleterre, Baker présenta Crowley à George Cecil Jones et le 18 novembre 1898, Crowley est initié au secrets de The Order of the Golden Dawn of the Outer (l'Ordre de l'Aube d'Or à l'Extérieur), dont l'Imperator est S.L. Mather qui dit un jour à Crowley :
« ...Je ne sais même pas leurs noms terrestres et je les connais seulement par quelques devises secrètes et je ne les ai vu que très rarement dans un corps physique, et dans ces rares cas, le rendez-vous fut pris dans l'Astral par eux....Mes rapports avec eux m'ont prouvé combien il était difficile à être un humain, si avancé soit-il en occultisme, de supporter leur présence...
Je me sentais en contact avec une force si terrible que je ne puis que la comparer à l'effet ressenti par quelqu'un se trouvant près d'un éclair durant un violent orage.... ».
Je me sentais en contact avec une force si terrible que je ne puis que la comparer à l'effet ressenti par quelqu'un se trouvant près d'un éclair durant un violent orage.... ».
Crowley deviendra le propriétaire d’un grand manoir situé en Écosse, près du Loch où il peut enfin se retirer pendant quelques mois afin d’accomplir les indications du Livre d’Abramelin le Mage, ce rituel, relent des plus anciens mystères, correspond à une mort initiatique au terme de laquelle l’officiant devient mage.
A-t-il réussi ? Personne ne le sait, mais un fait est évident, des phénomènes inexplicables se déclenchaient dans le manoir, Aleister y voyait une alliance avec les entités, nous allons le retrouver avec un nouveau nom : Frater Perdurabo. L’ambiance se dégrada au sein de l’Ordre, on y distingua deux clans, l’un à tendances chrétienne et gaëlique qui suivit Yeats et l’autre à tendances païenne et magico-sexuelle, nommée l’Astrum Argentum, Aleister Crowley en était l’Imperator.
représentation d'Aïwass |
Il épousa sa première « Femme Ecarlate », Rose Kelly (soeur de son ami Gérald Kelly) il en fut fou amoureux. De son union avec Rose naquit une fille qu’il nomma Lilith (Nuit Ma Ahathoor Hecate Sappho Jezebel Lilith est son nom complet), selon l’avis de Crowley, Lilith préside à l’érotisme, à la magie sexuelle et à la magie noire.
Pour leur voyage de noce, ils partirent en lune de miel en Chine, à Ceylan, au Caire...
Rose s’avère être une médium extraordinaire et c’est au Caire, lors de séances de médiumité que par la voix de Rose, elle-même guidée par une entité assyrienne appelée "Aïwass, le bras droit de Hoor-paar-kraat" , que Maître Thérion ( la grande bete) devra rédiger. Cet esprit lui dictera 3 parties du Livre de la Loi, le livre sacré de Thelema. (Liber Al Vel Legis, Sub Figura CCXX) les 8, 9, et 10 avril 1904 pendant une heure a partir de midi. Ce livre contient l’essence de la pensée et du système du prophète. Si l’on devait résumer ceux-ci en quelques mots à la manière des Templiers de l’Orient (les membres de l’O.T.O.), ce serait certainement ainsi : Fais ce que tu voudras sera toute la Loi (AL, I. 40), suivi de : L’amour est la loi, l’amour sous la volonté (AL, I, 57), ce qui se doit d’être conclu par : Chaque homme et chaque femme est une étoile. (AL, I. 3.).
Extrait du livre de la loi